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Typologie des langues
(ou typologie linguistique)
Au
fil
de
son
histoire,
l'Homme
n'a
cessé
d'étudier,
de
nommer
et
de
décrire
les
éléments
qui
l'entourent.
Avec
patience
et
méthode,
il
a
classé
les
animaux
en
fonction
de
leur
apparence
(poils,
plumes,
etc),
de
leur
alimentation
(carnivore,
herbivore,
etc)
ou
encore
de
leur
mode
de
déplacement
(marche,
nage,
etc).
Mais
il
ne
s'est
pas
arrêté
là,
puisqu'il
s'est
aussi
intéressé
aux
différents
types
d'architecture,
de
littérature
et
a
même
tenté
de
classer
les
différents
comportements
humains.
Alors
qu'en
est-il
pour
les
langues ?
Cette
soif
de
découverte
et
de
classement
s'est
t-elle
emparée
des
Sciences
du Langage ?
Typologie ou comment classer les langues?
Créer
une
typologie
consiste
à
classer
des
éléments
(objets,
animaux,
langues,
etc)
en
fonction
de
caractéristiques
communes.
À
première
vue,
cet
exercice
peut
paraître
plutôt
simple
sur
le
papier
mais
attention...
Quiconque
s'étant
déjà
confronté
à
la
construction
d’une
typologie
pourra
témoigner
des
difficultés
et
autres
interrogations
que
peut
susciter
cette
tâche.
Ainsi,
il
est
nécessaire
d'agir
avec
méthode
et
de
procéder
étape
par
étape pour ne pas se perdre dans son classement.
Prenons un exemple concret et essayons maintenant d'effectuer
une typologie des animaux.
Les animaux
qui nagent:
poisson,
dauphin,
baleine, etc.
Les animaux
qui volent:
hirondelle,
aigle,
moineau,
pigeon,
canard, etc.
Les animaux qui
mangent de la viande
(carnivores):
chien, aigle, dauphin, etc.
Les animaux qui
mangent des végétaux
(herbivores):
vache, limace, éléphant,
etc.
Comme
le
montre
le
jeu
de
couleurs
dans
les
deux
schémas
ci-dessus,
selon
le
critère
choisi
(le
mode
de
déplacement
ou
l’alimentation),
deux
animaux
peuvent
se
retrouver
dans
un
même
groupe
ou
pas
(par
exemple
l’ours
et
la
vache
).
Enfin,
autre
élément
important,
si
deux
animaux
partagent
une
même
caractéristique,
cela
ne
veut
pas
dire
pour
autant
qu'ils
sont
apparentés
génétiquement.
À
ma
connaissance
la
limace
et
l’éléphant
n’ont
pas
grand-chose
en
commun
côté
gènes...
Ainsi,
il
faut
donc
faire
très
attention
à
ne
pas
confondre
typologie
et
parenté
génétique !
En
typologie,
on
s'intéresse
uniquement
à
la
structure
et
au
fonctionnement (et non à la génétique).
Et
pour
les
langues
alors,
qu'en
est-il ?
Et
bien,
la
méthode
de
classement
est
la
même
que
celle
que
nous
venons
d'appliquer
aux
animaux.
Seuls
les
critères
sélectionnés
changent.
Il
faut
cependant
faire
attention
à
un
élément
important !
Les
langues
sont
en
perpétuelle
évolution
et
sont
des
objets
plus
abstraits
que
les
animaux.
Il
est
donc
encore
plus
difficile
de
les
ranger
dans
des
cases
et
de
leur
coller
des
étiquettes
fixes.
Voici
à
présent
une
revue
des
critères qui peuvent être utilisés pour classer les langues :
1
.
des
critères
phonologiques :
comparaison
du
nombre
de
sons
présents
dans
telle
ou
telle
langue,
organisation
des sons entre eux, etc.
2
.
des
critères
morphologiques :
comment
le
pluriel
ou
le
temps
sont
indiqués
dans
telle
ou
telle
langue ?,
comment les mots sont-ils construits ?, etc.
3
.
des
critères
lexicaux
et/ou
sémantiques :
existe-t-il
des
synonymes
(=
mots
qui
ont
le
même
sens
mais
une
écriture
différente)
ou
des
homonymes
(=
mots
qui
ont
la
même
écriture
mais
pas
le
même
sens)
dans
toutes
les
langues ?
Comment
les
couleurs
sont-elles
nommées
dans
les
différentes
langues ?
Selon
les
langues,
n’y
a-t-il
qu'un
seul
mot
pour
désigner
la
couleur
rouge
ou
y
en
a-
t-il plusieurs ?, etc.
4
.
des
critères
syntaxiques :
comparaison
de
l'ordre
dans
lequel les mots sont rangés, etc.
Approche descriptive.
On
prend
un
critère
de
sélection
(nombre
de
sons,
formes
des
mots,
etc)
et
on
essaye
de
faire
un
classement
sans
se
soucier
de
l
'
a
p
p
a
r
t
e
n
a
n
c
e
historique
ou
de
la
généalogie des langues
.
On
classe
en
types
de
langue
et non en famille.
Exemple
:
Les
langues
bantoues,
le
japonais
et
le
hongrois
partagent
des
caractéristiques
m
o
r
p
h
o
l
o
g
i
q
u
e
s
communes.
Cependant,
ces
langues
ne
font
pas
partie
du
même
arbre
généalogique.
Une
typologie
des
langues
peut
permettre
d'établir
une
généalogie mais cela n'est en aucun cas son but initial.
Mais concrètement, à quoi ça sert?
Alors,
c'est
bien
beau
toute
cette
jolie
théorie
mais
concrètement,
à
quoi
ça
sert
de
faire
des
typologies
linguistiques?
Et
bien,
tout
d'abord,
cela
permet
de
mieux
comprendre
comment
fonctionnent
les
langues
en
général
(structure
des
phrases,
place
des
mots,
etc).
Lorsque
l'on
prépare
un
gâteau,
il
est
plus
facile
de
le
réussir
si
l'on
connaît
sa
recette.
Le
principe
est
le
même
pour
les
langues.
Il
est
plus
simple
d'utiliser
une
langue
lorsque
l'on
comprend
comment
elle
fonctionne.
La
typologie
linguistique
est
une
discipline
très
présente
à
l'heure
actuelle
dans
les
Sciences
du
langage.
Grâce
aux
avancées numériques, d’énormes bases de données ont pu être
créées
ces
dernières
années.
Ces
bases
de
données
regroupent
plusieurs
centaines
de
langues
différentes
et
permettent
d'effectuer
des
typologies
à
grande
échelle
en
ayant
recours
à
des
analyses
statistiques
ou
des
analyses
plus
qualitatives.
Mais
il
n'y
a
pas
que
dans
la
recherche
que
la
typologie
est
utile.
On
peut
aussi
s’en
servir
au
quotidien.
Pensons
par
exemple
aux
ingénieurs
qui
travaillent
sur
les
interfaces
homme/machine,
les
traducteurs
ou
les
professeurs
de
langues.
En
effet,
connaître
le
fonctionnement
et
les
différences
entre
les
langues
permet
de
mieux
les
appréhender
en
général
et
par
conséquent
de
mieux
les
traduire
ou
les
retranscrire
informatiquement.
Cela
permet
également
de
mieux
comprendre
la
logique
des
erreurs
que
les
personnes
de
langue
étrangère peuvent effectuer.
E.J.
Les animaux
qui rampent:
lézard, serpent,
limace,
escragot, etc.
Les animaux
qui
marchent:
chien, chat,
éléphant,
vache, ours,
etc.
•
Exemple
n°1 :
Avant
de
commencer,
il
est
important
de
bien
DÉFINIR
et
DÉ-LI-MI-TER
SES
CRITÈRES
DE
CLASSEMENT.
Nous
allons
donc
retenir
un
seul
et
unique
critère
pertinent
(ou
caractéristique
)
pour
classer
nos
animaux.
Nous
choisissons
dans
un
premier
temps
le
mode
de
déplacement.
Par
conséquent,
nous
allons
ignorer
et
éliminer
toutes
les
autres
caractéristiques
telles
que
le
pelage,
l'alimentation
ou
la
taille.
De
cette
façon,
nous
pouvons
alors
distinguer
quatre groupes :
Bon,
jusque-là,
avouons-le,
c'était
facile !
Mais
si
on
cherche
à
classer
un
animal
tel
que
le
canard
ça
se
complique...
Et
oui,
où
ranger
cet
animal
qui
nage,
marche et en plus vole... ? Mystère, mystère....
•
Exemple
n°2 :
Essayons
maintenant
de
classer
les
animaux
en
fonction
de
leur
alimentation.
Le
critère
choisi
n’est
plus
le
même
que
celui
retenu
dans
l'exemple
n°1.
Notre
typologie
sera
donc
différente
et
comportera
forcément
de
nouveaux
groupes.
Nous
pouvons
alors
créer trois autres groupes :
Les animaux qui mangent
viande et végétaux
(omnivores):
ours, canard, etc.
Attention à la confusion entre typologie des
langues et parenté génétique des langues !
TYPOLOGIE DES
LANGUES
PARENTÉ GÉNÉTIQUE
Approche historique.
On
cherche
à
établir
une
généalogie
et
une
origine
commune.
On
cherche
à
former
des
familles
de
langues
avec
des
langues
mères
et
des
langues soeurs
.
Exemple
:
Le
français
fait
partie
de
la
famille
des
langues
romanes
avec
l'espagnol,
le
portugais,
le
roumain
et
l'italien.
Il
fait
également
partie
de
la
famille
des
langues
indo-européennes.